du 1 octobre 2021 au 10 décembre 2021

Ce colloque est organisé par Nathalie Gauthard (PU, Université d’Artois) et Éléonore Martin (MCF, Université Bordeaux Montaigne) les 20 et 21 octobre 2022 à l’Université Bordeaux Montaigne.

Ces dernières années, de nombreux travaux de recherche s’adossent à un travail de «terrain» à la croisée des arts du spectacle et des sciences humaines et sociales. Plusieurs approches théoriques et disciplinaires ont circonscrit un champ spécifique entre ethnosciences et arts vivants. Parmi elles, figurent notamment l’ethnomusicologie (Schaeffner, 1936; Kunst, 1955, Blacking 1973), la sociologie du spectacle (Duvignaud, 1965), l’ethnoscénologie (Duvignaud, Pradier, al. 1995), l’anthropologie de la danse (Grau, Wierre-Gore, 2001), l’anthropologie du spectacle (Leveratto, 2006) et l’ethnopoétique (Calame, Dupont,al. 2010).
Attentives à déjouer les biais ethnocentriques, ces ethnosciences ont tenté de saisir les arts vivants sans les essentialiser en les étudiant dans leurs contextes historiques, sociaux et culturels. Toutes ces approches, à la fois interdisciplinaires et spécifiques aux arts vivants, se rejoignent sur la question du terrain; en effet, «se rendre sur le terrain», «partir en terrain» et «écrire le terrain» en constituent le fondement commun. Le terrain, tel qu’il est défini en anthropologie et en sociologie, est à la fois une méthode, une manière de produire des données, et une expérience concrète qui rend compte de la complexité des pratiques et modes de vie «contre les simplifications théoriques1». En d’autres termes, la pratique du terrain permet aux chercheur·e·s de partir «du concret, du particulier contre les généralisations […] du réel contre les idéologies». Le terrain est avant tout un espace relationnel bâti sur des relations intersubjectives (Abélès, 2002). Par conséquent, les études en anthropologie, en ethnologie et en sociologie interrogent la place du/de la chercheur·e et sa posture sur le terrain: les questionnements sur l’observation participante, la participation observante, l’objectivation de la participation et l’engagement sont au centre de la réflexion méthodologique. À titre d’exemple, en ethnoscénologie, la question de la méthodologie a vite émergé pour essayer de transcender les chapelles disciplinaires. En effet, comment rendre compte de la logique des multiplicités? Comment instaurer des liaisons entre les différences sans pour autant les dénaturer? Les questions de méthode et de réflexivité sont donc essentielles, car elles postulent l’emploi d’un ensemble d’outils et de moyens à mettre en œuvre en fonction de l’objet de recherche et du terrain d’étude.