Le 29 avril 2021

Le Performance Lab a le plaisir de vous annoncer le lancement d’un cycle de conférences sur le thème des “géo-gestes”.

 

Le 29 avril 2021 de 15h à 17h, en ligne, ce cycle débutera donc avec l’intervention de Harriet Hawkins, professeure de géographie culturelle au Royal Holloway de l’Université de Londres.

 

Son intervention s’intitule “La Performance Souterraine”. 

 

Harriet Hawkins est co-directrice fondatrice du Centre for GeoHumanities au Royal Holloway de l’Université de Londres et directrice du Techne AHRC Doctoral Training Partnership. Elle est membre du groupe d’experts en Géographie et sciences de l’Environnement. Ses recherches portent sur le croisement entre géographie, art, créativité, esthétique et imagination. Elle se demande en quoi les pratiques créatives peuvent participer aux principaux débats contemporains – comme, par exemple, l’utilisation actuelle et future d’espaces souterrains et les combats pour la cause climatique. Son projet de recherche actuel, THINK DEEP, est financé par une subvention du Conseil européen de la recherche sur cinq ans.

 

L’inscription, pour cette conférence, est nécessaire. Pour vous inscrire, merci d’envoyer un mail à l’adresse suivante : virginie.meunier@univ-grenoble-alpes.fr

Cycle de conférences 2021

 “géo-gestes”

La manière dont nous menons nos recherches et dont nous récoltons les données concernant l’acte performatif fait émerger, chez les chercheurs en arts et en sciences sociales, des questions d’agentivité et de matérialité. Dans le cadre d’une performance in situ et d’une recherche de terrain, lorsque nous observons le lieu, non seulement en tant qu’endroit, mais aussi en tant qu’action, nous portons notre attention sur les variables relationnelles de l’échelle spatio-temporelle, de l’agentivité et de la politique. Dans le cadre du Performance Lab, nous nous intéressons à la façon dont la géographie et la danse in situ, font naître des questions de positionnalité incarnée et permettent d’appréhender le travail corporel ainsi que leurs qualités spatio-temporelles multi-sites. 

Le cycle de conférences proposé par le Performance Lab explore la manière dont ces disciplines mettent en question le performatif, en plaçant et déplaçant de nouveaux contenus et cadres conceptuels de référence, dans les champs de la géographie, de la performance et de la chorégraphie. Les chorégraphes de même que les géographes s’intéressent aux façons dont les humains interagissent avec l’espace et le lieu, pourtant l’échelle spatio-temporelle est étrangère aux chorégraphes et le géographe ignore souvent la granularité de la kinesthésie. 

Depuis les années 1990, les géographes identifient les interactions mondiales et locales comme des échelles spatio-temporelles relationnelles. Cette idée se fonde sur le profond changement dans la perception de la distance et de la proximité. De ce fait, la manière dont le lieu et le rôle du corps sont appréhendés et étudiés a profondément changé. D’une part, les relations incarnées sont désormais objet de recherche et d’autre part, l’agentivité corporelle du géographe doit être prise en compte. 

Depuis le milieu des années 1990, les sciences de la danse se sont intéressées à la manière dont l’agentivité incarnée est éclairée par les connaissances kinesthésiques des chercheurs et ses conditions géographiques. Aujourd’hui, nous nous demandons : si nos corps portent et réinventent à la fois, les expériences kinesthésiques, alors en quoi la recherche en création apporte-t-elle un nouvel éclairage sur notre compréhension du corps multi-site ? Comment mener une réflexion quant à la façon dont les gestes corporels traversent les frontières physiques, temporelles et spatiales ? En quoi la relation performative avec le lieu met en question la façon dont le mouvement du corps est cartographié, matérialisé et, plus tard, décrit ? 

Afin de répondre à ces questions, des spécialistes en danse, géographie et performance sont invités, au cours du cycle de conférences, à s’exprimer sur la manière dont leurs projets de recherche entremêlent la matérialité et la performativité dans leur apport théorique, méthodologique, dans leurs recherches de terrain ainsi que dans leur production scientifique universitaire.