Le prix de thèse du Réseau Création, Arts et Médias 2017 a été attribué à

Carole Nosella, de l’école doctorale Allph@ (Université Toulouse II) pour sa thèse intitulée :
Expérimenter les dispositifs écranques, une esthétique du déplacement,
sous la direction de Christine Buignet.

photo carole

Carole Nosella a soutenu sa thèse en décembre 2016. Artiste-chercheuse, agrégée d’arts plastiques, elle a enseigné à l’université Toulouse 2 Jean-Jaurès de 2013 à 2017. A la rentrée 2017, elle prend les fonctions de maitre de conférences en arts plastiques à l’université Jean Monnet à Saint-Etienne. Elle est membre du laboratoire CIEREC et membre associée du laboratoire LLA CREATIS.

Résumé de la thèse : Cette thèse en arts plastiques se propose de penser l’expérience des dispositifs écraniques à partir de pratiques artistiques contemporaines. Il s’agit d’analyser comment des artistes travaillant à partir d’images appareillées (de l’installation vidéo au cinéma expérimental en passant par le net art) et de leur mise en espace, opèrent des déplacements dans les diverses strates des dispositifs fonctionnels. Par ces déplacements, les artistes proposent des situations esthétiques qui relèvent du hors champ, de l’impensé, du refoulé des dispositifs écraniques fonctionnels, faisant écho aux frictions qui se jouent entre leur mode d’action et notre expérience sensible. Face à la difficulté de définir les dispositifs écraniques de par la multiplicité de leurs formes et de leur usages, il est proposé en premier lieu une réflexion sur la notion de dispositif, corrélée à celles d’écran et de technologie (I). Puis sont considérées les tactiques artistiques permettant de détourner l’impact de ces dispositifs (par l’expérimentation de la mise en défaut, du détournement, de l’appropriation…). S’en suivent cinq mouvements, comme autant de voies de déplacement, qui abordent les dispositifs écraniques selon des entrées différentes : il s’agit de révéler la part d’être de l’appareil par des opérations plastiques et contextuelles (II), de créer des voies de figuration alternatives par et à travers l’interface (III), de détourner la relation physique et émotionnelle entretenue avec l’écran (IV), d’opposer à la mobilité des écrans celles des spectateurs (V), et enfin de confronter les dispositifs écraniques à l’épreuve de l’espace (VI). Un dernier chapitre propose une synthèse de ces déplacements concrétisée par l’analyse d’un projet de création (entrepris parallèlement aux recherches théoriques) où sont mis en œuvre les mouvements précités (VII).Les analyses plastiques sont étayées par des mises en perspective historiques et sociétales, avec une considération particulière pour les questions de réception et d’usage.